
Edition spéciale #02 - OCTOBRE 2016
À la une :
Cycle « Visions du Grand Paris »
Séminaire 3 : « Développer l’ouverture au monde entre l’exportation productive et l’attractivité résidentielle »
Ce troisième séminaire de travail qui s’est tenu le 22 septembre à Paris Métropole a abordé la capacité des territoires à gérer localement les ouvertures au monde.
Les ouvertures au monde : atout et fragilité
Le Grand Paris présente une grande diversité de ses ouvertures au monde et doit intégrer la dimension internationale dans toutes les politiques sectorielles...
Ainsi dans la métropole :
• 600 000 emplois dépendent de groupes étrangers,
• 46.6 millions de touristes ont été accueillis en 2013 (tourisme d’affaire, tourisme international, tourisme récréatif de proximité, …),
• 30% des titres des séjours sont délivrés à des étudiants,
• 7 nouveaux grands parisiens sur 10 arrivent de l’étranger.
…même si rien n’est acquis.
On note une forte concurrence des autres métropoles mondiales notamment en matière d’économie de l’innovation et en matière de tourisme où d’autres villes européennes jouissent d’une image plus « jeune » et festive.
« Ce sont les acteurs économiques qui décrivent l’ouverture au monde» (Vincent Bourjaillat, SPL Le Bourget)
« Berlin, Barcelone, Londres ou Milan sont des spots privilégiés des touristes européens, c’est-à-dire des touristes « matures », en quête de nouvelles expériences touristiques » (Hélène Sallet-Lavolet, CDT94)
« La place « géopolitique » de Paris dans les réseaux métropolitains internationaux n’est pas garantie » (Robert Spizzichino)
De Paris au Grand Paris
Paris n’a plus le monopole des ouvertures au monde qui s’étend aujourd’hui à l’espace métropolitain, phénomène qui monte en puissance.
A titre d’exemples, Airbnb se développe aujourd’hui en banlieue et le campus Condorcet, basé sur deux sites à Aubervilliers et Porte de La Chapelle accueillera bientôt 50% d’étudiants étrangers.
« La problématique universitaire, ce n’est pas qu’une question de Paris intra-muros, [...] c’est forcément une politique métropolitaine.» (David Berinque, DG du Campus Condorcet)
« Airbnb se développe de plus en plus en dehors de Paris. Pas uniquement dans les communes désservies par le métro. D’autres sont plebiscitées car elles proposent des grands logements capables d’accueillir des familles. » (Hélène Sallet-Lavolet, CDT 94)
La gestion des ouvertures au monde par le local
L’intégration des flux constitue un triple enjeu pour les politiques locales…
• Mettre en place les conditions de l’accueil,
• Favoriser les échanges et les synergies avec les populations ou activités locales,
• Anticiper et gérer les risques et effets de déstabilisation ou d’éviction, par exemple, la concurrence sur le marché du logement.
…avec un risque d’accentuation des spécialisations.
Plus les ouvertures au monde se développent et se diversifi ent, plus elles « spécialisent » les territoires d’accueil (touristes, expatriés, réfugiés…) et deviennent un enjeu de régulation entre les territoires.
« L’insertion dans le local n’est pas mécanique... » (Daniel Béhar, Coopérative Acadie)
« L’ouverture sur l’international doit traverser toutes nos politiques publiques : solidarité, éducation... » (Aurore Brachet, CD 93)
« De nombreuses entreprises développent des dispositifs d’intégration (coaching, parainages, speed dating) pour intégrer les populations locales dans leur projet » (Vincent Baholet, Fondation FACE)
Cycle « Visions du Grand Paris »
Séminaire 4 : « Organiser les fonctions économiques entre polyvalence et spécialisation »
Ce quatrième séminaire de travail qui s’est tenu le 29 septembre était centré sur la question de la spécialisation économique des territoires dans l’espace métropolitain.
Le développement des activités se polarise de plus en plus sur le coeur économique de la métropole
Dans les années 1990, la dynamique était au desserrement de l’emploi pour suivre la population (économie résidentielle) et dans les années 2000, la tendance s’est inversée. Ainsi, la création d’emplois s’est polarisée sur le « coeur économique» de la région. Cela pose la question de son origine (la crise de 2008 ou une logique plus structurelle liée à la nature de l’économie métropolitaine ? ) et de la stratégie de développement des territoires « périphériques » (privilégier l’accès au coeur économique ou actionner des leviers locaux de création d’emplois ? exemple : économie de services, l’économie sociale et solidaire).
Deux modèles cohabitent : comment les articuler ?
Un modèle domine dans les représentations des acteurs locaux, celui où chaque territoire doit se spécialiser selon des filières ou secteurs d’activités. En réalité, le Grand Paris est une métropole généraliste à toutes les échelles. Cette tendance se renforce avec l’hybridation croissante des secteurs ou filières avec la spécialisation fonctionnelle (exemples : services supérieurs, fonction R&D…). Un second modèle tend à spécifier les territoires de la métropole selon une logique fonctionnelle.
« La métropole est généraliste mais des spécialisations fonctionnelles apparaissent : les fonctions de commandement se concentrent dans la zone centrale, les fonctions «support» (RH, comptabilité, informatique, …) au-delà de la zone dense, alors que dans le cône sud ouest, on observe une concentration de la fonction recherche & développement. » (Léo Fauconnet, IAU - IdF)
« Il s’agit désormais de reconnaître les fonctions de services à la métropole portées par certains territoires » (Anne Fourniau, Grand Orly Val de Bièvre Seine-Amont)
« Au sein de mon entreprise, nous avons décidé avec le temps de nous spécialiser sur les prestations de R&D pour les dispositifs médicaux. Sur ce territoire, afficher une spécialisation comme celle-ci permet de se mettre en lien avec tous les acteurs, solidement ancrés sur ce territoire, capable de fournir des équipements et appareillages très lourds. »(Jean-Christophe Lourme, ValoTec)« La logistique est marquée à la fois par une logique d’hybridation avec d’autres activités (logistique et production; logistique et service) et par une réorganisation territoriale par grande fonction (plateformes en très grande couronne, logistique d’éclatement au centre…). » (Jonathan Sebbane, SOGARIS)
« La santé n’est pas un secteur, c’est un écosystème qui mobilise des entreprises du numérique ou de la robotique, des ingénieurs, des grandes écoles et des métiers de la formation, des services à la personne, du marketing, du SAV du matériel scientifique, des personnels hospitaliers, … » (Xavier Hagnerelle, Villejuif BioPark)
Par le marketing territorial, les territoires doivent se positionner face à la marque Grand Paris.
L’enjeu est de concilier l’insertion de chaque territoire dans un marketing « Grand Paris » et l’exigence pour chacun de produire, à destination interne, un récit de sa place au sein de la métropole. Demain, avec l’arrivée du
Grand Paris Express, la question des spécialisations des territoires va être réinterrogée. Qu’adviendra-t-il demain lorsque les déplacements seront facilités ?
« Cette spécialisation affichée a pour corrolaire une logique de concurrence et non pas de système. Le marketing s’adresse au dehors, mais vu de l’international, c’est la marque Paris qui joue. » (G. Charbaud, en charge du SRDE2I, CRIDF)
« Concurrence généralisée ou coopération généralisée ? On tient les deux discours en simultanné. Sur quels secteurs sommes nous en concurrence ? Avec qui ? Et sur quels secteurs pouvons nous entreprendre des coopérations ? » (Matthew Wendeln, CD 92)
Visions du Grand Paris
Prochaine édition spéciale de la Lettre de Paris Métropole : retour sur les derniers séminaires du 6 et du 13 octobre.
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